28

Louis ferme les yeux.

Il voudrait qu’en cessant de lire ces rapports, ces lettres qu’on lui adresse, ces journaux et ces copies de discours qu’on dépose sur sa table, la réalité de ce mois de mai 1792 s’efface. Qu’il ne reste que ce ciel d’un bleu soyeux, que ces pousses d’un vert léger, que cette brise matinale, si fraîche. Et que ce printemps radieux l’entraîne d’un pas allègre. Mais Louis ne quitte plus le palais des Tuileries.

L’Assemblée a décidé de licencier six mille hommes de la garde du roi, comme si on voulait le livrer à ces bandes de sans-culottes des faubourgs qui, presque chaque jour, depuis que roulent les dés de la guerre, viennent défiler, rue Saint-Honoré, place Louis-XV, et hurlent leur haine.

 

Ce n’est pas la peur qui étreint Louis et le fait se calfeutrer dans les appartements royaux, mais la souffrance qu’il éprouve à entendre ces cris, à voir son peuple brandir des piques, des scies, des coutelas, des poignards, des bâtons, à constater que le pire qu’il avait imaginé est survenu, plus vite qu’il ne l’avait cru.

Il a suffi de quelques jours, moins de dix après la déclaration de guerre, pour que l’armée du Nord, qui avait pénétré en Belgique, se défasse, que la panique et la déroute la transforment en une cohue indisciplinée, accusant les officiers aristocrates de trahison, massacrant le général Dillon à Lille. Et peu après, le régiment du Royal-Allemand passait à l’ennemi.

 

Mais qui est l’ennemi ?

Ces Autrichiens du roi de Bohême et de Hongrie, François II, empereur d’Autriche et neveu de Marie-Antoinette ? Ces Prussiens de Frédéric-Guillaume II qui se sont alliés à François II ?

Ou bien les vrais ennemis ne sont-ils pas ces Cordeliers, ces Jacobins, ces Montagnards, ces brissotins, et tous ces sans-culottes lecteurs de Marat et de Camille Desmoulins ?

 

Louis rouvre les yeux, lit ce rapport sur les premières défaites et il devrait s’en réjouir, comme le font Marie-Antoinette et son entourage.

Mais il ne le peut pas.

Cette violence qui se déchaîne est une tumeur qui rongera tout le royaume, et Louis le craint, Louis le pressent, et dévorera la famille royale et la monarchie. Louis a l’impression en apprenant ces événements qu’on lui arrache des lambeaux de chair, dans la gorge, dans la poitrine.

« Ce qu’il y a de plus fâcheux est que cette défaite a produit des crimes horribles dans Lille, lit-il. Les vaincus n’ont pu croire qu’ils l’avaient été par leur faute ; ils ont attribué leur défaite à la trahison. En conséquence ils ont tué le général Dillon et M. Berthois. Le corps de M. Dillon, tué d’un coup de pistolet dans la rue par un dragon, a été mis en pièces et brûlé. M. Berthois a été pendu à un réverbère parce qu’il n’avait pas fait tirer le canon, lui qui n’avait aucun commandement dans l’artillerie. Ils ont pendu encore cinq ou six Tyroliens comme espions ou faux déserteurs et l’on assure qu’ils étaient de vrais prisonniers de guerre. Le même jour, 30 avril, on a pendu aussi l’ancien curé de la Magdeleine de Lille ; nommé Savardin, ce malheureux prêtre dissident, grand chambardeur du nouveau clergé, s’était réfugié chez les Ursulines déguisé en femme et s’y croyait bien caché. Il a été reconnu par une femme même qui l’a livré à la multitude furieuse. En un moment il a été accroché à une lanterne avec ses habits de femme, en mantelet noir et jupon blanc. »

 

On accuse La Fayette de trahison : Robespierre et Marat affirment que « Blondinet » prépare un coup d’État. Marat est le plus violent dans ces réquisitoires. Et, dans L’Ami du peuple, il invite les soldats à se débarrasser de tous les chefs suspects, à leur réserver le sort du général Dillon.

C’est « le désordre des opinions », dit le rapport d’une « mouche » de police qui arpente les faubourgs, surprend les conversations, se mêle aux cortèges.

« On crie partout que le roi nous trahit, que les généraux nous trahissent, qu’il ne faut se fier à personne ; que le comité autrichien de Madame Veto a été démasqué en flagrant délit ; que Paris sera pris dans six semaines par l’armée des princes et des rois. »

Les Jacobins se déchirent Brissot, Vergniaud attaquent Robespierre qui a invoqué « le Dieu tout-puissant », pour l’appeler à protéger « ces lois éternelles que tu gravas dans nos cœurs ». Il a condamné la formation d’un camp de vingt mille hommes, des fédérés venus de tous les départements, qui sera créé sous les murs de Paris. C’est la grande idée des brissotins. Ils craignent de ne pas contrôler les gardes nationaux parisiens et les sans-culottes, les uns soupçonnés d’être trop « bourgeois », les autres influencés par Marat et Hébert.

Ces divisions entre « patriotes » font tourner les têtes. On s’accuse d’être « factieux », « conspirateur ».

Et dans le journal de Brissot, Le Patriote français, on a pu lire :

« Monsieur Robespierre a entièrement levé le masque, il est un digne émule des meneurs autrichiens du côté droit de l’Assemblée nationale. »

 

Louis est à la fois satisfait de ces divisions au sein du camp des « patriotes » et inquiet. Il craint que Girondins et Montagnards, dans leur volonté de se montrer plus déterminés les uns que les autres aux yeux du peuple, ne prennent la famille royale pour cible.

Et ces rivalités conduisent à la guerre civile.

Il y a ce décret que l’Assemblée a voté qui autorise la déportation des prêtres réfractaires, dès lors qu’elle est demandée par vingt citoyens actifs.

Louis ne peut l’accepter. Il utilisera son droit de veto. De même, il refuse que l’on rassemble à Paris vingt mille fédérés au moment même où l’on dissout la garde royale. Et il usera aussi de son droit de veto contre ce projet. Déjà, on manifeste contre ses décisions. Et puisqu’une pétition de huit mille noms se déclare hostile à ce projet de rassemblement des fédérés, on lui oppose une pétition de vingt mille sans-culottes, qui se disent heureux et fiers d’accueillir les citoyens fédérés venus des départements.

 

Louis ne veut pas céder.

Il a la certitude que dès lors que la guerre a commencé, l’affrontement violent à l’intérieur de la nation est inéluctable. Et c’est pourquoi il a hésité à choisir, comme les Girondins mais pour des raisons contraires, la politique du pire, c’est-à-dire la guerre.

Il sait que Marie-Antoinette est tout entière engagée dans cette voie. Mais elle refuse les propositions de La Fayette, qui prétend vouloir défendre les prérogatives royales, et veut être le champion du retour à l’ordre, d’abord dans l’armée puis dans le royaume. Marie-Antoinette hait La Fayette, et Louis se méfie des ambitions de ce « Gilles César ».

Et parmi tous ces patriotes bavards et retors, il lui semble que le plus lucide et l’un des plus dangereux pour la monarchie est ce Maximilien Robespierre qui, attaquant La Fayette aux Jacobins, déclare : « Le pire des despotismes c’est le gouvernement militaire et depuis longtemps nous marchons à grands pas vers ce gouvernement. »

 

Mais Louis ne s’illusionne pas.

Il est persuadé que, quel que soit celui des « patriotes » qui l’emportera, Robespierre ou Brissot, les Montagnards ou les Girondins, et même La Fayette ou les frères Lameth, les plus modérés, et pour le pire Marat, aucun de ceux-là ne voudra rendre au souverain les pouvoirs légitimes qui sont les siens, par la volonté de Dieu.

Ils persisteront les uns et les autres à enchaîner le pouvoir royal, afin de le soumettre à leurs désirs.

Et c’est ce que Louis ne peut, ne veut pas accepter.

Il est roi de droit divin.

Il approuve ce qu’écrit un journaliste royaliste, Du Rosoi, dans la Gazette de Paris, et en même temps il s’en inquiète, car que gagne-t-on à dévoiler sa pensée à ses ennemis ?

Du Rosoi n’hésite pas, en appelle aux souverains d’Europe : « Connaissez vos devoirs par les maux qui nous accablent, par les attentats qui nous épouvantent, écrit-il.

« Un peuple déjà rassasié de crimes est appelé à des crimes nouveaux : il ne sait ni ce qu’il veut, ni ce qu’on lui dit de vouloir. Mais ce peuple, ce n’est pas le PEUPLE FRANÇAIS, c’est ce qu’on appelle la NATION. Telle une excroissance spongieuse et visqueuse naît sur le corps humain : elle n’est point ce corps, et cependant elle en fait partie… Ne l’extirpez point, sa grosseur deviendra bientôt démesurée, sa masse parasite fera courber le corps qu’elle défigure et dessèche à la fois… »

C’est bien cela ! Et Louis répète la conclusion de l’une des lettres qu’il a reçues :

« Nous sommes sur un volcan prêt à jeter des flammes. »

 

Mais il ne cédera pas. Il n’est plus temps.

Il entend les cris que poussent, aux abords des Tuileries, les sans-culottes. Ils exigent que le roi renonce à ses deux veto sur les décrets de l’Assemblée nationale. La foule dénonce ceux qui le soutiennent et qui ne sont qu’une « horde d’esclaves, des traîtres, des parricides, des complices de Bouillé ».

Ils lancent : « Périssent les tyrans, un seul maître la loi. »

Et Roland de La Platière, le ministre de l’intérieur, cet homme en habit noir, aux cheveux plats très peu poudrés, ses souliers sans boucle, une sorte de « quaker endimanché », adresse à Louis une lettre arrogante, exigeant, au nom des autres ministres, que le roi accepte les deux arrêtés, renonce à son droit de veto.

La lettre a sans doute été écrite par Manon Roland, après avoir consulté Vergniaud et Brissot, et les habitués de son salon de la rue Guénégaud.

 

Ils imaginent sans doute tous que Louis va céder. Et au contraire, il s’arc-boute, démet Roland et les ministres girondins, et les remplace par des membres du club des Feuillants, modérés et inconnus.

Il sait que le « volcan va jeter des flammes », que l’épreuve de force est engagée.

Dès le 13 juin, l’Assemblée décrète que les ministres renvoyés « emportent la confiance de la nation ».

Dans les tribunes de l’Assemblée on crie : « À bas l’Autrichienne, À bas Monsieur Veto ! »

« Déchéance ! »

Et on entend même quelques « Vive la République ! » et « Aux armes ! ».

Louis n’est pas surpris par la violence des propos qu’on lui rapporte.

Les députés girondins ont eux aussi, comme les sans-culottes présents à l’Assemblée, réclamé la déchéance du roi. Ils décident même de créer une Commission des Douze, composée de députés Feuillants et Jacobins, et destinée à veiller aux dangers qui menacent la patrie.

Et on accuse la reine d’être l’alliée et la complice des souverains étrangers, de livrer les plans des armées françaises, aux émigrés, au marquis de Bouillé, au duc de Brunswick qui commande les troupes prussiennes.

Quant à Monsieur Veto, il fait cause commune avec les prêtres réfractaires, ces « chambardeurs » qui dressent les paysans contre les prêtres constitutionnels et qui incitent les citoyens à la rébellion. Et cela se produit chaque jour dans les départements de l’Ouest, en Provence.

Et l’indignation et la crainte sont à leur comble quand les députés lisent la lettre qu’adresse à l’Assemblée le général La Fayette. Il exige des mesures d’ordre, le respect de la Constitution et donc de la personne du roi.

L’armée des frontières va-t-elle marcher contre les patriotes de Paris ?

Il faut appeler le peuple à se dresser, afin de contraindre le roi à reconstituer un gouvernement patriote. Seul, au club des Jacobins, Maximilien Robespierre tente d’empêcher le déferlement de la violence.

Il dénonce « ces insurrections partielles qui ne font qu’énerver la chose publique ».

Mais les sans-culottes des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marcel se rassemblent déjà, armés de leurs piques et de leurs coutelas, de leurs poignards et de leurs fusils.

 

Santerre, le brasseur du faubourg Saint-Antoine qui a pris part à l’attaque de la Bastille et qui était au Champ-de-Mars le 17 juillet 1791, ordonne aux tambours de battre, aux sections de se mettre en marche.

Alexandre, ancien agent de change, lui aussi présent au Champ-de-Mars le 17 juillet 1791, commandant des canonniers de la garde nationale, rejoint le cortège avec sa vingtaine de canons.

Le cortège grossit. Les citoyens « passifs » se mêlent aux gardes nationaux. On crie « À bas Monsieur Veto ! » et « Vive la République ! ». On décide de se rendre en armes à l’Assemblée puis aux Tuileries afin d’y présenter des pétitions exigeant le retrait des veto royaux qui empêchent la déportation des prêtres réfractaires et l’arrivée des fédérés, venus des départements, au nombre de cinq par canton.

 

Louis ne répond pas à ceux qui, dans son entourage, l’invitent à invoquer la Constitution qui autorise le droit de veto.

Il sait que les Girondins, les sans-culottes, la plupart des Jacobins et sans doute les agents du duc d’Orléans se soucient peu de la légalité ! Ils veulent cette insurrection, afin de faire plier le roi.

Le maire de Paris, Pétion, vient de prendre un arrêté qui ordonne au commandant de la garde nationale « de rassembler sous les drapeaux les citoyens de tous uniformes et de toutes armes, lesquels marcheront ainsi réunis sous le commandement des officiers de bataillon ».

Pétion vient ainsi de décréter que l’insurrection est légale.

 

Il y a bientôt une foule en armes, devant la salle du Manège. Les canons d’Alexandre sont pointés sur l’Assemblée et les Tuileries. Des enfants côtoient les femmes des Halles, les charbonniers des faubourgs, les sans-culottes, des vagabonds, vingt mille personne se pressent dans la rue Saint-Honoré, portant des piques, lances, broches, haches, scies, fourches, massues et aussi des épis de blé, des rameaux verts et des bouquets de fleurs.

Ils entrent en force à l’Assemblée. Ils crient, interrompant les délibérations. L’un d’eux, qui se proclame orateur du peuple, déclare :

« Le peuple est debout, à la hauteur des circonstances, prêt à se servir des grands moyens pour venger sa majesté outragée. »

On danse, on défile devant la tribune. On brandit une culotte de soie, pleine d’excréments ; voilà les vêtements des aristocrates.

On a planté au bout d’une pique un cœur de veau sanglant, avec cette inscription : « Cœur d’aristocrate ». On crie : « Vive les aristocrates ! À bas le veto ! »

 

Louis est là, face à cette foule qui l’insulte, le presse.

« Citoyens, crie un chef de légion de la garde nationale, chargé de la défense du palais, reconnaissez votre roi, respectez-le. Le roi vous l’ordonne. Nous périrons tous plutôt qu’il lui soit porté la moindre atteinte. »

On fait monter le roi sur une banquette dans l’embrasure d’une croisée.

« À bas le veto, rappelez les ministres. »

On interpelle Louis : « Tout votre cœur, toutes vos affections sont pour les émigrés à Coblence. »

Le boucher Legendre hurle :

« Monsieur, écoutez-nous, vous êtes fait pour nous écouter, vous êtes un perfide, vous nous avez toujours trompés, vous nous trompez encore. Mais prenez garde à vous, la mesure est à son comble et le peuple est las de se voir votre jouet. »

On menace le roi.

On élève à hauteur de son visage ce cœur de veau sanglant, cette culotte pleine d’excréments.

Louis ne tremble pas.

« Je suis votre roi, dit-il, je ne me suis jamais écarté de la Constitution. »

Il coiffe un bonnet rouge muni de la cocarde tricolore.

La chaleur est étouffante.

« Foutre il a bien fait de prendre le bonnet, foutre, s’il ne sanctionne pas les décrets nous reviendrons tous les jours ! »

La pièce est pleine d’une foule grouillante. On propose une bouteille de vin à Louis. Il boit au goulot, dit :

« Peuple de Paris, je bois à ta santé et à celle de la nation française. »

Un grand jeune homme qui se tient proche du roi clame d’une voix forte : « La sanction des décrets ou vous périrez. »

Le maire de Paris, qui est présent depuis quelques instants, hésite puis, pressé par son entourage, dit : « Citoyens, vous ne pouvez rien exiger de plus. »

Il hausse la voix :

« Le peuple a fait ce qu’il devait faire, dit-il. Vous avez agi avec la fierté et la dignité des hommes libres. Mais en voilà assez, que chacun se retire. »

On interpelle encore le roi, puis la foule commence à refluer, traversant la chambre du roi.

« Est-ce là le lit du Gras Veto ? Monsieur Veto a un plus beau lit que nous ! » dit-on.

On passe dans le cabinet où se tiennent la reine, le dauphin, sa sœur Madame Royale, et Madame Élisabeth la sœur du roi. On tend à la reine un bonnet rouge pour son fils. Elle l’en coiffe.

Santerre se tient à ses côtés.

« Ôtez le bonnet à cet enfant, il a trop chaud », dit-il.

Puis il croise les bras, et de temps à autre désigne d’un mouvement de tête Marie-Antoinette, lance comme un bateleur :

« Regardez la reine et le dauphin. »

 

Il est près de huit heures du soir. La foule a défilé durant près de six heures, et la garde nationale ne fera évacuer le palais des Tuileries qu’à dix heures.

« On nous a amenés pour rien, dit un sans-culotte. Mais nous reviendrons et nous aurons ce que nous voudrons. »

Dans les faubourgs, les sans-culottes, au cours de la nuit chaude, répètent que c’est bien plus facile d’entrer aux Tuileries ou à l’Assemblée que de prendre la Bastille !

Ils y retourneront quand ils voudront !

Qui peut résister aux sans-culottes des faubourgs Saint-Marcel et Saint-Antoine ?

« Le peuple s’est mis en branle, aujourd’hui 20 juin

1792, écrit à son frère, curé à Évreux, le libraire Ruault. Le pouvoir exécutif a perdu tout crédit, toute considération. Un grenadier a enfoncé sur la tête du roi un bonnet rouge gras et usé d’un savetier de la rue d’Auxerre… Cette journée du 20, dit-on déjà, doit être suivie d’une autre qui sera plus sérieuse. »

Et le procureur-syndic du département de la Seine, Pierre Louis Rœderer, note : « Le trône est encore debout, mais le peuple s’y est assis et en a pris la mesure. »

Le Peuple et le Roi
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